Prenez Soin De Moi

La vérité est toute autre. Je connais son histoire qui, évidemment n'est pas la mienne. Mon histoire est celle d'une petite fille, Anna.

Sortant de la fabrique de glaces maison où nous allons chaque fois lorsque nous en prenons, je bouscula malencontreusement une personne. Il me sembla que c'était un homme à la vue de l'ampleur de sa corpulence. Je m'excusa. En une fraction de secondes, je releva la tête et j'aperçu G., échangeant un sourire avec Anna.

Du haut de ses 5 ans, elle me regardait en me supliant d'acheter le petit doudou Hello Kitty rose et bleu qu'elle avait remarqué. La veille, je lui avais offert l'autre pelluche qu'elle désirait tant. Afin de lui montrer que je ne cèderais pas à tous ses caprices, je lui demanda de reposer le doudou dans le panier. Avec ses petits yeux humides qui me fixaient toujours, elle lâcha Doudou et partie bouder. Et si il y a bien une chose que je ne peux supporter, en tant que mère, c'est bien le chagron de mon enfant. Je la retrouvais tout au fond de cette boutique, jouant avec plusieurs pelluches. Je me baissa en lui faisant un sourire, puis lui dit que j'acceptais de prendre Doudou, à condition qu'elle accepta de venir prendre une glace aux coulis de fruits rouges avec moi, ne pouvant tout engloûtir seule. Anna me sauta dans les bras, en me disant que de toute façon, elle aurait assez d'appétit pour m'aider.

Le printemps était arrivé. Anna vennait de fêter son deuxième anniversaire. Le lendemain, nous sommes allées voir le printemps s'épanouir dans l'allée des cerisiers. Les cerisiers Japonnais sont d'une pure beauté contrairement à ceux de la France, qui périssent rapidement. Ils sont majestueux et présentent sur chaque branche, de magnifiques pétales roses. Je voyais bien que ma petite fleur à moi grandissait. Cependant, son sourire d'enfant me rappellait à chaque instants le bonheur que pouvait éprouver une femme, celui d'être une mère.

Voici une image de la maison que nous poséédons mon petit Ange et moi

Cela fait désormais une heure que je la regarde dormir. Elle a beau n'avoir que 4 mois, elle est magnifique. Une petite déesse. Lorsqu'elle ouvrira ses petites paupières, je sais que ses magnifiques yeux me fixeront. Et juste ça, ce petit quelque chose, me remplie d'une immense joie.

Je ne savais que dire de cette grande nouvelle. Sortie de l'hôpital depuis 2 semaines, je ne parvenais pas à réaliser l'évènement qui se produisait. J'étais heureuse. Je le gardais, ce serait Mon Bébé.

Dans cet avion qui faisait des zig zag au dessus des nuages, je ne me sentais pas à mon aise. En mettant un pied devant l'autre, je suis parvenue à accéder aux toilettes. Le sentiment de malaise me montait à la tête. Je ne comprenais pas mon état, j'étais au plus mal. A l'aéroport, après ce désagreable incident de parcours, j'ai décidée de me diriger vers le petit café qui se trouvait à deux pas de moi pour m'acheter un petit quelque chose à manger. Pensant qu'il pouvait s'agir d'hypoglycémie, je m'acheta un croissant. Barbouillée, je ne pu en manger que deux petites bouchées. En pleine cafétéria, je sentais mes yeux se fermer lourdement. Je tomba de ma chaise. Je me réveilla quelque temps plus tard, sans pouvoir dire combien précisemment, dans les bras d'une serveuse qui venait d'appeller les secours. Mes yeux se refermèrent. 

Je me suis réveillée dans une chambre blanche, dans un lit blanc, avec des fils branchés de partout sur mon corps. Un médecin entra. Après avoir vérifié que je me portais bien, il s'approcha de moi avec un petit sourire en coin de bouche et me dit d'un ton joyeux "Toutes mes félicitations ! Vous êtes enceinte d'un bébé depuis 3 mois, en parfaite santé !"

Je me promenais dans une allée. Le vent soufflait sur mes joues. Je remontais mon écharpe jusqu'au niveau de mon nez en mettant mes mains au plus profond des poches de mon manteau de laine rouge. Pour profiter de la vue, je me suis posée sur le banc blanc en ébène qui décorait le sol. Une fleur de cerisier, aussi pure qu'elle était, vint se poser délicatement sur mes genoux. Elle dégageait une senteur ennivrante. Mon idée de voyage se précisa : à cet instant précis, je décida de m'offrir au Japon.